Une douzaine d’auteurs originaires de pays d’Afrique et du Moyen-Orient, qui devaient participer au Festival international du livre d’Édimbourg l’année dernière, n’ont pas pu y prendre part, leurs demandes de visa ayant été rejetées au moins une fois par le ministère de l’intérieur britannique. Les organisateurs du festival craignent que la même chose ne se produise cette année, empêchant ainsi les auteurs de participer au Festival international du livre d’Édimbourg.
Bien que le directeur artistique du festival, Nick Barley, affirme qu’il est trop tôt pour dire si l’une des personnes invitées verra son visa refusé, il craint que les événements de l’année dernière ne se répètent, ce qui, selon lui, a causé « une atteinte considérable à la réputation ».
« Au cours des douze derniers mois, j’ai reçu un certain nombre d’écrivains qui s’inquiètent. Je ne peux pas dire avec certitude que quelqu’un a refusé de venir, mais je sais qu’il y a des inquiétudes et je crains que la situation ne s’aggrave si nous avons d’autres problèmes de visas cette année », déclare M. Barley.
Il explique qu’en raison des demandes rejetées l’année dernière, la décision d’assister ou non au festival s’en ressent.
« Si ce problème n’est pas résolu à l’avenir, nous risquons d’avoir des gens qui ne pourront pas obtenir de visa et qui décideront que cela ne vaut pas la peine de se donner la peine », craint-il, ajoutant qu’Édimbourg pourrait perdre au profit d’autres festivals ailleurs dans le monde.
L’année dernière, l’écrivaine palestinienne Nayrouz Qarmout a fait partie des personnes dont les visas ont été refusés. Elle a essuyé trois refus avant d’obtenir son visa. Cette année, 900 écrivains de 65 pays sont invités au festival, ce qui représente le plus grand nombre d’invités à ce jour.
Le ministère de l’intérieur n’a pas répondu aux critiques, mais un porte-parole a déclaré que le Royaume-Uni accueillait les artistes.
« Nous accueillons les artistes et les interprètes qui viennent au Royaume-Uni pour se produire et nous apprécions l’importante contribution qu’ils apportent à notre secteur créatif », a déclaré le porte-parole.
Les données publiées par le gouvernement britannique montrent que les demandes de visa en provenance du Moyen-Orient ont rapidement augmenté au cours de la dernière décennie. En 2007 seulement, 18 % des 5 248 demandes déposées par des ressortissants syriens ont été refusées. Ce chiffre est passé à 68 % en 2016, bien que les demandes aient chuté à 3 695.