Une cinquantaine d’interprètes afghans qui ont servi avec les troupes britanniques sur la ligne de front à Helmand, ainsi que leurs épouses et leurs enfants, se verront accorder un permis de séjour indéfini dans le cadre des nouvelles mesures de qualification.
Jusqu’à présent, quelques centaines d’anciens traducteurs qui ont aidé les troupes britanniques en Afghanistan ont commencé une nouvelle vie en Grande-Bretagne, mais certains interprètes qui ont travaillé avec les troupes pendant certains des pires moments dans le Helmand avant 2012, ont été exclus de la possibilité d’obtenir un tel visa.
Selon le ministre britannique de la Défense, Gavin Williamson, la politique existante n’a pas pris en compte le sacrifice de nombreux interprètes partis avant 2012, et c’est pourquoi la période de qualification pour la nouvelle politique s’étend jusqu’à mai 2006.
« Les interprètes des patrouilles de première ligne ont été les héros méconnus de la campagne militaire en Afghanistan. Ils ont servi notre nation avec une distinction éclatante. Aux côtés de nos troupes sur le champ de bataille, ils ont fait preuve d’un courage inébranlable dans l’accomplissement de tâches extrêmement difficiles et dangereuses. Nous ferons ce qu’il faut pour honorer leur service extraordinaire », a-t-il déclaré au Daily Mail.
Dans le cadre du programme actuel, pour que ces interprètes puissent bénéficier de cette distinction, ils devaient être en service à une date arbitraire de décembre 2012 et avoir servi dans la province d’Helmand pendant au moins un an.
La nouvelle politique prolonge la période de qualification jusqu’en mai 2006 et accorde aux candidats un visa de cinq ans pour entrer en Grande-Bretagne. Ils devront toujours demander un permis de séjour, mais les frais de dossier seront supprimés pour cette catégorie de demandeurs.
Les changements dans cette politique interviennent après une campagne de trois ans du Mail, intitulée Betrayal of the Brave, qui a montré comment les interprètes laissés sur place ont été abattus et exécutés par les Talibans.
Parmi les personnes touchées par cette politique, on trouve également l’ancien interprète afghan du SAS, Abdul, qui a passé les dernières années à fuir les talibans, qui le traquent sans relâche. Son frère, qui était également interprète pour les troupes britanniques, s’est vu accorder l’asile en Grande-Bretagne.
Abdul, âgé de 35 ans et père de quatre enfants, a travaillé pour les forces britanniques de 2017 à juin 2012, date à laquelle il a démissionné en raison des menaces de mort qu’il recevait, quelques mois seulement avant la date de qualification.
Il s’est réjoui des changements apportés au programme de relocalisation.
« C’est une très bonne nouvelle et je prie pour être inclus avec ma femme et mes enfants. Nous nous cachons des talibans depuis trop longtemps », a-t-il déclaré depuis sa cachette à Kaboul.
Plus de 178 000 personnes ont signé une pétition sur le traitement des traducteurs, y compris d’anciens généraux et politiciens, après qu’un rapport cinglant des commissions parlementaires de la défense a révélé que pas un seul interprète n’avait été autorisé à entrer au Royaume-Uni dans le cadre du programme.