Plus de 50 doyens d’écoles de commerce et PDG d’entreprises américaines ont signé une lettre ouverte appelant le président Donald Trump et les dirigeants du Congrès à réformer le plafond actuel des visas H-1B. Ils craignent que les politiques d’immigration actuelles ne nuisent à la croissance économique du pays. Plus précisément, ils estiment que le plafond de 85 000 visas H1-B délivrés chaque année est trop bas et ne permettra pas de produire les talents dont l’économie américaine a besoin pour prospérer.
« Nous limitons inutilement notre croissance et nous pouvons faire mieux », peut-on lire dans la lettre, publiée sur le site du Graduate Management Admission Council (GMAC).
Selon un rapport publié par le GMAC, les écoles de commerce américaines ont enregistré une baisse de 13 % du nombre de candidats internationaux l’année dernière, contrairement au Canada et à l’Union européenne, où le nombre de candidatures internationales a augmenté. Le rapport indique également que le plafonnement des visas H-1B a entraîné une diminution des possibilités d’emploi pour les étudiants étrangers et « une plus grande incertitude quant à leur avenir aux États-Unis ».
« Chaque année, nous refusons des centaines de milliers d’immigrants hautement qualifiés pour la seule raison qu’ils n’ont pas réussi à gagner la loterie H-1B », affirment les auteurs de la lettre.
Ils ajoutent que si le fait que l’économie américaine ait créé environ trois millions d’emplois dans le domaine des sciences, de la technologie et de l’ingénierie (STEM) est une évolution positive – ce qui témoigne du « dynamisme et des possibilités offertes par une économie saine et en pleine croissance » -, le fait que les États-Unis ne produisent pas suffisamment de personnes éligibles pour pourvoir ces postes constitue une « crise ».
Reprenant les mots du président Ronald Reagan, les auteurs ont qualifié les États-Unis de « cité brillante sur une colline » qui attire les meilleurs et les plus brillants du monde entier. Selon les auteurs, c’est ce qui conduira à la réussite économique future de l’Amérique, mais pas si ces étudiants sont privés de leur chance.
Les dirigeants de certaines des écoles de commerce les plus réputées du pays, dont l’université de New York, Yale, Columbia, Stanford et l’université Duke, demandent donc ce qui suit :
- Que le gouvernement américain supprime les plafonds de visas par pays et réforme le programme de visas H-1B afin que les talents étrangers hautement qualifiés aient une chance raisonnable d’entrer aux États-Unis ; et
- La création d’un « visa du cœur », qui encouragera les talents étrangers à venir aux États-Unis.
En 2004, le gouvernement américain a réduit le nombre de visas H-1B disponibles annuellement de 190 000 à 85 000. La demande de visas reste toutefois élevée et, en 2019, plus de 190 000 demandes ont été déposées pour seulement 85 000 places disponibles, rapporte GMAC.