Outre les derniers changements et mesures entrepris par l’administration Trump concernant le système migratoire qui ont affecté plusieurs milliers d’étrangers et plus travaillant et résidant aux États-Unis, les services de citoyenneté et d’immigration américains ont maintenant décidé de traquer les personnes qui auraient pu tricher pour obtenir la citoyenneté américaine.
L’USCIS recrute actuellement plusieurs dizaines d’avocats et d’officiers d’immigration, dont la tâche principale sera d’examiner les cas d’immigrés devenus américains par le processus de naturalisation, sous réserve qu’ils aient pu utiliser de fausses identités pour y parvenir.
Selon le directeur de l’USCIS Francis Cissna, après leur identification, les cas suspectés de tricherie seront ensuite transmis au ministère de la Justice, dont les avocats chercheront à obtenir le retrait de la citoyenneté de ces individus par le biais de procédures judiciaires civiles. S’il s’avère qu’une personne a menti lors de sa demande et a ainsi obtenu la nationalité américaine, elle pourrait également faire l’objet de poursuites pénales pour fraude.
« Nous disposons enfin d’une procédure permettant d’aller au fond des choses et de commencer à dénaturaliser les personnes qui n’auraient pas dû être naturalisées », a déclaré M. Cissna, ajoutant qu’il pourrait y avoir quelques milliers de cas de personnes naturalisées de manière frauduleuse.
On ne sait pas combien tout cela coûtera, mais selon l’USCIS, tous les coûts seront couverts par les frais de demande d’immigration.
La naturalisation frauduleuse potentielle a attiré l’attention des autorités américaines pour la première fois il y a une dizaine d’années, lorsqu’un agent des frontières a découvert qu’environ 300 personnes avaient utilisé de fausses identités afin d’obtenir des cartes vertes et la citoyenneté, après avoir été expulsées auparavant (ou avoir fait l’objet d’un ordre d’expulsion).
Au début de l’année 2018, la citoyenneté d’un citoyen du New Jersey né en Inde a été révoquée par un juge, après que les autorités fédérales l’ont accusé d’avoir utilisé une fausse identité pour éviter l’expulsion.
Selon le directeur du bureau du Migration Policy Institute à la faculté de droit de l’université de New York, Muzaffar Chishti, l’administration Trump a fait de cette question une priorité plus importante, même si vers la fin de la présidence Obama, les fonctionnaires avaient commencé à examiner certains cas spécifiques. Il a également ajouté que les cas se concentreront sur la fraude délibérée, mais que certains des Américains naturalisés pourraient se sentir mal à l’aise avec ce changement.
« Il est vrai que nous sommes entrés dans un nouveau chapitre où un nombre beaucoup plus important de personnes pourraient se sentir vulnérables face à la réouverture de leur naturalisation », a-t-il déclaré.
Entre-temps, le directeur de l’USCIS, L. Francis Cissna, s’est montré optimiste quant au fait que le nouveau bureau s’occupera des personnes qui ont été naturalisées américaines sous de fausses identités, même si cela risque de prendre un peu de temps.
« Les personnes qui seront visées par cette mesure savent parfaitement qui elles sont parce qu’elles ont été expulsées sous une autre identité et qu’elles ont intentionnellement menti à ce sujet lorsqu’elles ont demandé la naturalisation par la suite », a déclaré M. Cissna. « Il faudra peut-être un certain temps avant que nous ne nous occupions de leur cas, mais nous le ferons.