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Le Canada prolonge le délai pour les modifications concernant la limite de première génération pour la citoyenneté par descendance.

Le 18 décembre, la Cour supérieure de justice de l’Ontario a prolongé le délai pour la modification de la limite de première génération (FGL) au Canada de trois mois supplémentaires.

Le nouveau délai est désormais fixé au 19 mars 2025.

La FGL canadienne limite la capacité des citoyens canadiens nés à l’étranger à transmettre la citoyenneté canadienne à leurs enfants également nés en dehors du Canada.

La Cour supérieure de justice de l’Ontario avait précédemment ordonné au gouvernement fédéral de modifier la règle de la FGL dans la Loi sur la citoyenneté canadienne, la qualifiant d’« inconstitutionnelle » car elle crée « une classe de citoyenneté inférieure ».

Cela marque la troisième fois que ce délai a été prolongé.

Qu’est-ce que le Projet de loi C-71 ?

Plus tôt cette année, le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a introduit le Projet de loi C-71, Loi modifiant la Loi sur la citoyenneté (2024).

Ce projet de loi vise à élargir le droit à la citoyenneté par filiation au-delà de la première génération.

Une fois cette loi adoptée, elle conférera automatiquement la citoyenneté canadienne à toute personne née à l’étranger – ou adoptée à l’étranger – d’un parent canadien également né en dehors du Canada.

La législation proposée comprend une « exigence de lien substantiel » : pour transmettre la citoyenneté à leur enfant si le projet de loi est adopté dans sa forme actuelle, le parent canadien né à l’étranger doit avoir accumulé au moins 1 095 jours (soit environ trois ans) de présence physique au Canada avant la naissance ou l’adoption de son enfant.

Si elle est adoptée, cette loi rétablira le statut de citoyenneté de certains « Canadiens perdus » : des personnes nées de parents canadiens nés à l’étranger, qui n’ont pas eu l’occasion d’acquérir la citoyenneté à cause de la disposition FGL dans la législation actuelle sur la citoyenneté.

Le projet de loi s’applique également aux descendants de Canadiens perdus, ainsi qu’à toute personne née à l’étranger d’un parent canadien de la deuxième génération ou plus, avant l’entrée en vigueur de la législation.

Selon un rapport du Bureau du budget parlementaire publié le 19 décembre, ce projet de loi pourrait créer environ 115 000 nouveaux citoyens au cours des cinq prochaines années.

Mesures intérimaires

Le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté (IRCC) a mis en œuvre certaines mesures intérimaires permettant à certaines personnes éligibles d’obtenir une « attribution discrétionnaire de citoyenneté ».

Ces mesures s’appliquent dans deux scénarios spécifiques.

Premier scénario : L’auteur de la demande a soumis une demande de preuve de citoyenneté qui serait soumise à la modification de la règle FGL et a demandé un traitement urgent conformément aux critères de traitement urgent ; ou

Second scénario : L’auteur de la demande a une demande de preuve de citoyenneté en cours, et l’IRCC a identifié que la demande est impactée par la règle FGL. La demande avait initialement été dépriorisée jusqu’à ce que de nouvelles règles entrent en vigueur, mais la personne a depuis demandé un traitement urgent.

Prolongations antérieures

Ce changement anticipé de la limite de première génération au Canada a d’abord été reporté jusqu’en août 2024.

En août, la cour a accordé une prolongation, fixant la date limite au 19 décembre 2024.

La dernière prolongation a été décidée « à contrecœur », selon certains rapports, la cour étant mécontente des « preuves incomplètes et inexactes » fournies, qui « n’ont pas permis de résoudre le problème législatif ».