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Les changements qui façonnent l’immigration au Québec en 2025

Le paysage de l’immigration au Québec en 2024 a été marqué par des changements notables, dont plusieurs auront un impact sur les immigrés désireux de s’établir dans la province en 2025.

Ces modifications—en particulier celles apportées au Programme de l’Expérience Québécoise (PEQ), au Programme de Sélection des Travailleurs Qualifiés (PSTQ), aux parrainages familiaux et aux évaluations d’impact sur le marché du travail (EIMT)—affecteront à la fois les candidats potentiels et ceux déjà engagés dans les parcours d’immigration du Québec.

Cet article examinera en détail les principaux changements qui façonneront le système d’immigration au Québec en 2025, y compris :

  • Les ajustements des niveaux d’immigration au Québec pour 2025;
  • La suspension du courant Gradué du PEQ;
  • Des exigences linguistiques en français accrues pour le courant Gradué du PEQ;
  • Le gel des invitations dans le Programme Régulier des Travailleurs Qualifiés;
  • L’introduction de limites spécifiques par pays dans le Programme de Sélection des Travailleurs Qualifiés;
  • La suspension des EIMT pour les emplois à faibles salaires dans la région administrative de Montréal;
  • L’instauration d’un plafond sur les demandes de parrainage familial.

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Les changements dans le Plan d’immigration du Québec pour 2025

Le plan d’immigration du Québec pour 2025 prévoit l’admission de 48 500 à 51 500 immigrants.

Ces cibles s’alignent sur celles des années précédentes : en 2024, la province visait l’accueil de 48 310 à 52 530 nouveaux immigrants. Le secteur économique devrait accueillir la plus grande proportion de nouveaux arrivants, avec environ 31 000 à 32 900 immigrants attendus.

L’immigration économique représentera environ 72 % des admissions au Québec en 2025, avec les montants restants réservés au regroupement familial et aux programmes de réfugiés. Il est important de noter que le Programme de l’Expérience Québécoise (PEQ) continuera de jouer un rôle significatif dans les nouvelles admissions, malgré la suspension des nouvelles demandes.

La maîtrise du français demeure un critère clé pour l’immigration au Québec en 2025, la province visant 95 % d’immigration francophone par les voies économiques, et 79 à 80 % d’immigration francophone au total.

Suspension du courant Gradué du PEQ

Le Québec a suspendu son courant Gradué du PEQ (PEQ – Diplômés) jusqu’au 30 juin 2025. Durant cette période, la province n’acceptera pas de nouvelles demandes pour la sélection permanente sous ce courant.

À noter qu’il n’y a pas d’étape d’invitation pour le PEQ – Diplômés, contrairement au PSTQ. Tant que les nouveaux arrivants répondent aux critères d’éligibilité, ils peuvent soumettre une demande pour être considérés pour un Certificat de Sélection du Québec (CSQ).

Cette suspension fait partie d’un effort visant à limiter l’augmentation du nombre d’immigrants au Québec.

Le nombre de CSQ octroyés aux diplômés du PEQ devrait diminuer considérablement, avec des cibles allant de 4 500 à 5 700 CSQ en 2025, contre environ 14 500 estimés en 2024.

Par conséquent, le nombre global de résidents permanents admis par le biais du PEQ sera significativement réduit, passant d’un objectif antérieur de 15 000 à 19 000 admissions à un objectif révisé de 13 500 à 15 000 admissions.

Cette décision affectera de nombreux diplômés étrangers et travailleurs déjà au Québec, qui auparavant pouvaient utiliser le PEQ comme voie vers la résidence permanente.

Les diplômés souhaitant postuler au PEQ – Diplômés peuvent explorer d’autres options d’immigration vers le Canada via des voies fédérales ou provinciales alternatives.

Exigences accrues en matière de langue française pour le courant Gradué du PEQ

À compter du 23 novembre 2024, les diplômés des institutions d’enseignement supérieur du Québec devront répondre à des exigences linguistiques en français plus strictes pour être éligibles au courant Gradué du PEQ.

Plus précisément, les étudiants devront avoir complété au moins 75 % des cours ou crédits de leur programme en français. Cette exigence s’appliquera aussi bien aux programmes de formation professionnelle qu’universitaires, avec quelques variations selon le niveau d’études.

Voici comment ces changements affectent les étudiants selon leur niveau d’études :

Niveau et type d’étudesNouveaux critères en matière de langue française
Étudiants en programmes de formation professionnelle et collégiale75 % des cours doivent être complétés en français.
Étudiants en programmes de premier cycle universitaire75 % des crédits du programme doivent être complétés en français.
Étudiants dans des programmes de maîtrise ou doctorat75 % des crédits du programme doivent être complétés en français.

Les thèses, mémoires, stages et travaux de recherche peuvent être rédigés dans une autre langue que le français, cependant tous les autres cours ou crédits du programme doivent respecter l’exigence linguistique en français.

Les diplômés de programmes qui ne respectent pas ces nouvelles exigences linguistiques peuvent tout de même être éligibles s’ils ont auparavant complété au moins trois années d’études secondaires ou postsecondaires à temps plein en français, que ce soit au Québec ou à l’étranger.

Impact sur le Programme Régulier des Travailleurs Qualifiés (PRTQ)

Le Programme Régulier des Travailleurs Qualifiés a également été mis en pause jusqu’au 30 juin 2025, sans nouvelles invitations étant émises pour la sélection permanente dans cette voie durant cette période.

Depuis le 29 novembre 2024, le PRTQ a été remplacé par le Programme de Sélection des Travailleurs Qualifiés (PSTQ), qui devrait contribuer à l’admission d’un maximum de 32 350 immigrants économiques en 2025.

Pour situer le contexte, les nouveaux arrivants postulant au PRTQ (désormais PSTQ) suivent le processus suivant :

  1. Soumettre une déclaration d’intérêt via le bassin Arrima, le service en ligne du gouvernement du Québec pour gérer les demandes d’immigration;
  2. Si le score est suffisamment élevé, les candidats reçoivent une invitation à postuler pour une sélection permanente, par l’émission d’un CSQ;
  3. Si la demande est acceptée, le nouvel arrivant obtiendra un CSQ et pourra alors postuler directement auprès d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) pour la résidence permanente;
  4. Si cette seconde demande est acceptée, les nouveaux arrivants seront approuvés pour la résidence permanente et devront atterrir au Canada pour finaliser le processus de résidence permanente.

Les demandes de résidence permanente faites via le PRTQ avant le 29 novembre continueront d’être traitées selon les critères de l’ancien programme.

Cette transition impactera les candidats qui se préparaient à postuler sous le PSTQ dans les six mois à venir, la plupart d’entre eux étant des travailleurs qualifiés étrangers. Les candidats éligibles pour le PSTQ pourront également explorer d’autres options d’immigration disponibles pour le Canada.

Limites spécifiques par pays pour les invitations dans le PRTQ

Dans un autre changement significatif, le Québec a introduit une nouvelle politique visant à limiter le nombre d’invitations émises aux candidats d’un même pays dans le Programme Régulier des Travailleurs Qualifiés (désormais nommé PSTQ).

En vigueur du 9 octobre 2024 au 9 octobre 2025, la politique stipule qu’aucun pays ne peut recevoir plus de 25 % des invitations émises lors d’un tirage donné.

Cette mesure vise à accroître la diversité au sein du pool d’immigrés économiques, les autorités d’immigration du Québec ayant noté une réduction de la diversité des candidats en 2024.

Bien que cette politique ait été initialement mise en œuvre dans le cadre du PRTQ, elle a été étendue au PSTQ également.

Suspension des EIMT pour les emplois à faible salaire

À partir du 3 septembre 2024, le Québec impose une suspension de six mois sur les Évaluations d’Impact sur le Marché du Travail (EIMT) pour les offres d’emploi dont le salaire horaire est inférieur à 27,47 $ CAD (le salaire horaire médian dans la province).

Cette suspension s’applique spécifiquement aux offres d’emploi dans la région administrative de Montréal et vise à réguler le nombre de travailleurs temporaires étrangers dans la province.

Ce changement s’applique également au renouvellement des EIMT, aucune demande provenant du courant de faibles salaires du Programme des Travailleurs Temporaires (PTT) ne sera traitée durant cette période.

Cependant, ce changement ne concerne pas certains secteurs en forte demande tels que l’agriculture, la construction, la transformation des aliments, l’éducation, ainsi que les services de santé et sociaux. Les emplois avec un salaire supérieur au salaire médian du Québec, et ceux ayant demandé une EIMT avant le 3 septembre, échappent également à cette mesure.

Le gouvernement fédéral a également suivi cette tendance, imposant un gel sur certaines demandes d’EIMT à faible salaire dans les zones métropolitaines où le taux de chômage est égal ou supérieur à 6 %, à compter du 26 septembre 2024.

Étant donné l’importance des EIMT pour l’embauche de ressortissants étrangers dans le cadre du PTT, ce changement aura probablement des répercussions sur ceux qui cherchent à faire la transition vers la résidence permanente au Québec.

Plafond sur les demandes de parrainage familial

Le Québec a instauré un plafond sur les demandes de parrainage familial.

De juin 2024 à juin 2026, seule une limite de 13 000 demandes de parrainage familial sera acceptée, incluant 10 400 pour les conjoints, partenaires de fait, et enfants à charge, et 2 600 pour d’autres proches éligibles.

Une fois le plafond atteint, toute nouvelle demande sera retournée sans traitement et les frais de demande seront remboursés.

Ce limite reflète l’intention du Québec de contrôler l’apport d’immigrants par parrainage familial, ce qui a été lié par certains responsables provinciaux à des pressions sur le marché de l’immobilier de la province.

À propos de l’immigration au Québec

Le Québec se distingue parmi les provinces canadiennes par le contrôle qu’il exerce sur les immigrants qu’il accueille.

En conséquence, les voies d’immigration de la province sont gérées séparément des voies fédérales, avec des critères et exigences d’éligibilité différents pour l’immigration au Québec (bien que les nouveaux arrivants prévoyant de s’établir dans la province doivent toujours faire une demande auprès d’IRCC à la fin du processus pour être approuvés pour la résidence permanente).

Les nouveaux arrivants souhaitant s’établir au Québec ne sont pas éligibles pour Entrée Express, ni d’autres programmes fédéraux, et doivent d’abord soumettre une demande au ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI)—l’autorité provinciale en matière d’immigration du Québec—pour obtenir un Certificat de Sélection du Québec (CSQ).

Par conséquent, le Québec propose souvent ses propres versions des programmes et services d’immigration fédéraux. Par exemple, alors que le système fédéral utilise le système d’Entrée Express pour l’immigration économique, le Québec utilise Arrima. De même, alors que le système fédéral inclut la Classe de l’Expérience Canadienne (CEC) pour les nouveaux arrivants ayant une expérience de travail au Canada, le Québec emploie la Classe de l’Expérience Québécoise (PEQ) pour les nouveaux arrivants ayant de l’expérience de travail et d’études dans la province.

Pour en savoir plus sur l’immigration au Québec, explorez nos pages dédiées ici.

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