Depuis le 28 août, les résidents temporaires au Canada titulaires d’un visa visiteur ne peuvent plus faire une demande de permis de travail lié à un emploi depuis l’intérieur du pays.
Cette politique temporaire, introduite en août 2020, visait à aider certains visiteurs au Canada qui ne pouvaient pas rentrer chez eux en raison des fermetures de frontières liées à la pandémie de COVID-19. Elle avait également pour but d’aider les employeurs à combler des lacunes essentielles dans le marché du travail, en permettant à certains visiteurs remplissant des conditions précises de demander un permis de travail depuis le Canada.
À noter : Certains visiteurs au Canada peuvent encore faire des demandes pour d’autres types de permis de travail depuis l’intérieur du territoire. Par ailleurs, certaines demandes, comme celles pour un permis de travail ouvert de transition (Bridging Open Work Permit – BOWP), doivent être soumises depuis le Canada et ne peuvent pas être déposées depuis l’étranger.
Fin anticipée d’une politique temporaire
Cette politique, qui devait initialement expirer le 28 février 2025, est stoppée plus tôt en raison des efforts menés par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) pour réajuster le nombre de résidents temporaires au Canada et préserver l’intégrité du système d’immigration. Le ministère précise que les demandes soumises avant le 28 août continueront d’être traitées.
Réaction face à la fraude
L’IRCC indique que ce retour en arrière anticipé est également lié à la découverte que certains individus mal intentionnés profitaient de la politique pour induire en erreur des ressortissants étrangers, les incitant à travailler au Canada sans autorisation. Cette situation est symptomatique d’une lutte plus large contre la fraude migratoire, ainsi que d’une volonté de diminuer le nombre de résidents temporaires.
Un exemple illustratif concerne 700 étudiants internationaux indiens découverts au Canada grâce à de fausses lettres d’acceptation provenant d’établissements d’apprentissage agréés (DLI). Beaucoup d’entre eux ignoraient que ces lettres n’étaient pas authentiques. Pour contrer cette fraude, l’IRCC exige désormais que les DLIs vérifient toutes les lettres d’acceptation dans les 10 jours suivant la réception de chaque demande d’étudiant international.
Modifications majeures des niveaux de travailleurs étrangers temporaires
La cessation de cette politique provisoire s’inscrit dans un cadre de changements significatifs visant à réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires au Canada. Le 26 août, le ministère a annoncé une pause dans le traitement de certaines demandes d’Évaluation de l’impact sur le marché du travail (EIMT) pour les candidats relevant du programme de travailleurs étrangers temporaires (PTET) à faible revenu, qui a entrée en vigueur le 26 septembre 2024. Cela concernera les candidats dans les aires métropolitaines de recensement affichant un taux de chômage de 6 % ou plus.
IRCC a également imposé des restrictions sur le pourcentage de travailleurs étrangers que les employeurs canadiens peuvent embaucher sous le PTET (10 % de leur effectif total), et la durée maximum de l’emploi pour les travailleurs dans le flux à faible revenu sera réduite à un an, contre deux auparavant.
Ces changements s’apparentent aux précédentes annonces en ce sens qu’elles représentent un retour sur les politiques d’immigration mises en place pendant la pandémie pour répondre aux besoins du marché du travail à cette époque. En effet, durant la pandémie, l’IRCC, en collaboration avec le ministère du Développement social et de l’Emploi, avait mis en œuvre des politiques temporaires permettant aux employeurs canadiens d’embaucher jusqu’à 30 % de leur effectif via le flux à faible revenu du PTET, ainsi que d’augmenter la durée de validité d’une EIMT à 12 mois.
Une immigration au cœur des discussions canadiennes
L’immigration est devenue un sujet central au Canada, avec de nombreuses annonces cette année concernant la gestion et la réduction des niveaux de résidents temporaires dans le pays. Dans la foulée, le ministre Marc Miller a également fait part de son intention d’examiner les modifications des niveaux de résidence permanente au Canada dans les années à venir.