Après la ratification par le Parlement du Kosovo de l’accord sur la démarcation de la frontière avec le Monténégro le 21 mars, un autre obstacle se dresse sur le chemin du plus jeune pays européen dans sa lutte pour obtenir la libéralisation des visas, car il est le dernier pays de la région à rester isolé, même dix ans après sa déclaration d’indépendance.
Bien que le président du Kosovo, Hashim Thaci, ait déclaré quelques jours après la ratification de cet accord que le Kosovo avait rempli tous les critères pour la libéralisation des visas, le dernier critère, qui a trait à la corruption, n’a toujours pas été rempli.
La lutte contre la corruption est le dernier critère que le Kosovo doit remplir pour l’exemption de visa, dans le cadre de laquelle le pays doit maintenant clore 39 affaires judiciaires, dont 19 sont actuellement en cours.
Les dirigeants du Kosovo s’engagent à lutter contre la corruption
Toutefois, les principaux responsables gouvernementaux du Kosovo sont conscients qu’il reste encore beaucoup à faire pour lutter contre la corruption. Même le président Thaci admet que « bien que des mesures concrètes aient été prises dans la lutte contre la corruption, il y a encore du travail à faire ».
D’après Indice de perception de la corruption 2017 de Transparency InternationalLe Kosovo se classe au 85e rang mondial, ce qui représente une nette amélioration par rapport aux années précédentes. Le gouvernement a également adopté un certain nombre de lois, de règlements et de stratégies, dont la stratégie et le plan d’action anti-corruption 2018-2022, qui visent à améliorer les politiques et à promouvoir la bonne gouvernance.
Entre-temps, les ministres du Kosovo et d’autres fonctionnaires se sont engagés à faire beaucoup plus dans cette direction, afin de pouvoir voyager sans visa dans la zone Schengen. Le ministre de la Justice, Abelard Tahiri, a réaffirmé sur Twitter que la corruption n’empêcherait pas le Kosovo de parvenir à l’exemption de visa.
« J’ai rencontré des représentants des institutions du système judiciaire. La corruption n’entravera pas la perspective européenne du Kosovo et la libre circulation de nos citoyens ». a écrit M. Tahiri sur Twitter.
La ministre de l’intégration européenne, Dhurata Hoxha, s’est montrée optimiste quant à la possibilité pour les citoyens du Kosovo de voyager sans visa dans l’espace Schengen de l’UE d’ici 2018.
« Nous sommes optimistes quant au fait que les citoyens du Kosovo pourront circuler librement sans visa en 2018 », a déclaré Mme Hoxha à l’une des télévisions kosovares.
Le Premier ministre du Kosovo, Ramush Haradinaj, s’est également engagé, depuis le début de son mandat à la fin de l’année dernière, à ce que le gouvernement qu’il dirige lutte contre la corruption et parvienne à la libéralisation des visas.
Le Kosovo accuse 11 responsables de parti de copinage politique
Quelques semaines seulement après que la majorité des députés du Kosovo aient voté en faveur de la ratification de l’accord de démarcation avec le Monténégro, remplissant ainsi l’un des deux derniers critères pour parvenir à la libéralisation des visas, 11 personnes ont été inculpées pour avoir prétendument attribué des emplois publics à des personnes sur la base de leur affiliation politique.
Ces personnes, dont l’actuel ministre de l’innovation et de l’entrepreneuriat Besim Beqaj, font partie du Parti démocratique du Kosovo (PDK) du président Hashim Thaci et sont accusées d’avoir « accordé des privilèges et des avantages illégaux » à des personnes à la recherche d’un emploi dans l’administration.
Les fonctionnaires de l’UE ont accusé le PDK, parti au pouvoir au Kosovo depuis 2007, de ne pas avoir fait grand-chose dans la lutte contre la corruption endémique et le crime organisé.