200 patients ont dû attendre en ambulance plus de 30 minutes et 94 autres plus d’une heure avant d’être admis à l’hôpital de Southport, entre le 18 et le 31 décembre 2017. Le service des urgences fait actuellement l’objet d’un agrandissement de 1,25 million de livres, qui permettra de créer plus de lits et un meilleur espace de transfert des ambulances. Si les nouveaux espaces créeront de meilleures conditions pour le traitement des patients, il faudra également recruter davantage de personnel médical, dont le NHS manque déjà.
Selon une analyse publiée récemment par le groupe de réflexion Global Future, un poste sur 11 dans les services de santé est actuellement vacant, et ce nombre augmentera sans aucun doute si le ministère de l’intérieur ne supprime pas le plafond de 20 700 visas de niveau 2. Les hôpitaux britanniques ont besoin d’au moins 3 500 nouveaux médecins chaque année, afin d’être en mesure de pourvoir ces postes et de surmonter la situation actuelle du NHS qui, pour l’instant, ne fait qu’empirer.
Plus tôt dans le mois de mai, il a été rapporté que le ministère de l’Intérieur britannique avait refusé des visas à 100 médecins qui avaient déjà été recrutés par le National Health Service pour pallier le manque de personnel dans les hôpitaux britanniques, tandis que le directeur général du NHS Employers, Danny Mortimer, affirme qu’il y a environ 400 autres cas de médecins étrangers dont les visas ont été bloqués depuis le mois de décembre.
Cette situation résulte de la politique d’immigration du Premier ministre Theresa May, qui vise à maintenir l’immigration nette en dessous de 100 000 personnes par an. Cette politique a été critiquée par de nombreuses personnes, notamment par le secrétaire d’État à la santé du parti travailliste, Jon Ashworth, qui a reproché à Theresa May de nuire aux soins des patients du NHS.
Aujourd’hui, les directeurs généraux du King’s Fund, du Nuffield Trust et de la Health Foundation se sont réunis et ont envoyé une lettre commune à la Première ministre Theresa May, l’appelant à repenser les règles en matière de visas car « le NHS est confronté à une crise avec des pénuries de personnel clé ».
D’autre part, le Royal College of General Practitioners a écrit au ministre de l’intérieur, Sajid Javid, le suppliant « d’aider à remédier au manque criant de médecins de famille au Royaume-Uni », après que ce dernier a confirmé samedi que le plafond mensuel de travailleurs qualifiés pouvant venir travailler au Royaume-Uni était en train d’être réexaminé.
On pense que le Premier ministre May autorisera une légère augmentation du nombre de spécialistes de la santé originaires de pays tiers à venir au Royaume-Uni et à rejoindre le personnel du NHS, afin d’améliorer la situation. Cependant, l’étude Global Future Study demande que la limite annuelle de 20 700 visas de niveau 2 soit supprimée pour les travailleurs de la santé, soulignant que la Grande-Bretagne n’a pas réussi à attirer le personnel médical de l’UE pour combler les pénuries d’emploi du NHS.
Selon le directeur de Global Future, Peter Starkings, les immigrés aident le NHS à fonctionner, ce que l’étude montre également, à savoir que sans une immigration continue au Royaume-Uni, « le NHS ne sera pas en mesure de fonctionner ».