Si vous envisagez d’obtenir un visa pour les États-Unis d’Amérique, n’oubliez pas qu’à partir de maintenant, vous devrez probablement communiquer votre numéro de téléphone, votre adresse électronique et l’historique de vos réseaux sociaux au cours des cinq dernières années. En effet, le département d’État américain prévoit de commencer à exiger ces détails des demandeurs parmi d’autres documents et informations.
Selon un avis publié par le Federal Register, le département révise la collecte pour demander des informations sur les plateformes de médias sociaux utilisées par les demandeurs au cours des cinq années précédant la date de la demande.
« Les plateformes listées peuvent être mises à jour par le Département en ajoutant ou en supprimant des plateformes. Les plateformes supplémentaires ne seront ajoutées que si la collecte est cohérente avec les utilisations décrites dans le document d’appui et après l’approbation de l’Office of Management and Budget », est-il précisé.
Cette mesure fait suite au « filtrage extrême » que les départements d’État américains veulent commencer à appliquer et qui a également été l’une des plus grandes promesses électorales du président Trump en tant que moyen de lutte contre le terrorisme. Parmi les plateformes de médias sociaux visées par la proposition figurent également des entités basées aux États-Unis, telles qu’Instagram, LinkedIn, Reddit et YouTube.
Cependant, le ministère prévoit de demander l’avis du public sur cette nouvelle exigence avant de soumettre la proposition pour approbation, dans un délai de 60 jours. Le ministère acceptera les commentaires du public jusqu’au 29 mai 2018.
En réalité, cette exigence a commencé à s’appliquer en 2016 à seulement certaines catégories spécifiques de voyageurs pendant la présidence Obama, après la fusillade de 2015 à San Bernardino, en Californie, qui a fait 14 morts. On estime que depuis lors, environ 65 000 personnes par an sont placées dans ces catégories, qui comprennent des voyageurs ayant déjà voyagé dans des zones contrôlées par des organisations terroristes.
Si elle est approuvée, sur la base du nombre de demandes que les États-Unis reçoivent chaque année, cette proposition concernerait environ 15 millions de personnes par an, qu’il s’agisse de demandeurs de visa d’immigrant ou de non-immigrant. Seuls certains fonctionnaires d’État et diplomates pourraient être exemptés de cette obligation.
Les experts estiment qu’il s’agit là d’un moyen supplémentaire de contrôler la liberté d’expression, en obligeant les utilisateurs des médias sociaux à réfléchir davantage avant de publier des informations sur l’internet. Par ailleurs, alors que le nombre de visiteurs aux États-Unis a légèrement baissé depuis l’entrée en fonction de M. Trump, une baisse que certains appellent le « Trump Slump », on estime que ces mesures entraîneront une nouvelle diminution du nombre de visiteurs.