La Commission européenne a décidé que les ressortissants britanniques ne devraient pas être soumis au régime des visas Schengen lorsque le Royaume-Uni quittera l’Union européenne à la fin du mois de mars de l’année prochaine. Au cours de la réunion qui s’est tenue aujourd’hui à Strasbourg, les hauts responsables de l’Union européenne ont proposé que l’UE autorise les détenteurs de passeports britanniques à entrer sur son territoire pour des séjours de courte durée sans visa.
Toutefois, selon un communiqué de presse de la Commission européenne, le Royaume-Uni est tenu d’accorder une exemption de visa réciproque et non discriminatoire à tous les États membres de l’UE, conformément au principe de réciprocité en matière de visas.
« Le gouvernement britannique a déclaré son intention de ne pas exiger de visa des citoyens des 27 États membres de l’UE pour les séjours de courte durée à des fins touristiques et professionnelles », souligne le communiqué.
Lors de la réunion, le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a également réaffirmé que le Conseil des commissaires s’était mis d’accord sur une exemption de visa pour les Britanniques, à condition que le Royaume-Uni fasse de même pour les citoyens de l’UE après le mois de mars prochain.
« En ce qui concerne les visas, nous proposons de modifier le règlement sur les visas afin de permettre aux ressortissants britanniques d’être exemptés de toute obligation de visa pour les séjours de courte durée dans l’UE une fois que la législation européenne cessera de s’appliquer au Royaume-Uni », a déclaré le vice-président Timmermans.
Selon la Commission européenne, la proposition d’aujourd’hui est l’une des mesures de préparation nécessaires à la suite du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le communiqué de presse de la CE souligne que la proposition est distincte des négociations en cours sur le retrait ordonné du Royaume-Uni.
Le sort des voyageurs britanniques vers l’UE et des voyageurs de l’UE vers le Royaume-Uni n’est pas encore tout à fait clair en raison du retard pris par les deux parties dans la conclusion d’un accord sur le Brexit.
En octobre, une déclaration du président français Emmanuel Macron affirmant que les suggestions selon lesquelles les visiteurs britanniques en France pourraient se voir refuser des visas étaient des « fake news », sans pour autant exclure les visas, a suscité des soupçons selon lesquels les Britanniques pourraient relever du régime des visas Schengen.
Auparavant, le négociateur du Parlement européen pour le Brexit, Guy Verhofstadt, avait averti le ministère de l’Intérieur britannique que les ressortissants britanniques souffriraient d’une immigration fondée sur les compétences, car « toute mesure prise par le Royaume-Uni pour discriminer les ressortissants de l’UE au Royaume-Uni sur la base de la nationalité ou de l’emploi amènerait l’UE à appliquer ces mesures de manière réciproque aux citoyens britanniques qui s’installent dans l’UE ».