54 ressortissants palestiniens ont perdu la vie pendant leur attente d’un visa médical israélien, rapporte l’Organisation mondiale de la santé.
Les hôpitaux de la bande de Gaza manquant d’équipements médicaux pour des maladies graves comme le cancer, les Palestiniens sont contraints de se faire soigner en Israël, qui impose un blocus terrestre, aérien et maritime à Gaza depuis 2007.
Le nombre de Palestiniens autorisés à quitter la bande de Gaza est très limité. Les autorisations sont très rares et ne sont accordées que dans des « cas humanitaires exceptionnels », ce qui signifie que seules les personnes souffrant de graves problèmes de santé et leurs accompagnateurs peuvent se voir accorder ces autorisations.
Selon un communiqué de presse conjoint publié mardi par Al Mezan, Amnesty International, Human Rights Watch (HRW), Medical Aid for Palestinians et Physicians for Human Rights-Israel, le taux record de visas médicaux délivrés par Israël pour des ressortissants palestiniens en 2017 cherchant un traitement médical en dehors de Gaza souligne la nécessité urgente pour Israël de mettre fin à son bouclage de la bande de Gaza, qui dure depuis dix ans, et d’assouplir les restrictions.
Selon l’OMS, le nombre de baisses dans la délivrance de permis médicaux par Israël a été progressif, comme suit :
- 92 % des demandes de permis médicaux ont été approuvées en 2012
- 88,7 % en 2013,
- 82,4 % en 2014,
- 77,5 % en 2015,
- 62,07 % en 2016, et
- 54 % en 2017.
54 personnes sont mortes dans la bande de Gaza en attendant l’approbation de leur demande en 2017, dont 46 étaient atteintes d’un cancer. 11 000 autres personnes ont manqué les rendez-vous médicaux prévus après que les autorités israéliennes ont rejeté leurs demandes ou n’y ont pas répondu à temps.
« Il est inadmissible qu’Israël ait empêché tant de personnes gravement malades d’accéder à des soins qui auraient pu leur sauver la vie », a déclaré la directrice du Moyen-Orient à Human Rights Watch, Sarah Leah Whitson, ajoutant que le contrôle continu d’Israël sur les mouvements à destination et en provenance de Gaza crée des obligations de faciliter l’accès humanitaire.
Environ 2 millions de personnes vivent dans la bande de Gaza dans ce que l’ONU qualifie de « crise humanitaire prolongée ». Dans un contexte de pauvreté et de chômage, plus de 10 % des jeunes enfants souffrent de malnutrition chronique. Les pénuries d’électricité et le manque d’équipements médicaux rendent impossible le traitement des patients atteints de maladies graves.