Le rapport d’enquête de deux ans du Sénat australien, axé sur l’impact de la migration temporaire sur l’économie et l’emploi, a trouvé des preuves valables de l’exploitation des travailleurs migrants temporaires ainsi que du vol de salaire.
Ces violations du système de migration temporaire du pays ont poussé le sénat à formuler 40 recommandations qui permettraient de résoudre ces problèmes, parmi lesquelles l’abolition de la règle très critiquée du visa de 88 jours pour les routards, rapporte Alheejra.World.
La règle des 88 jours qui oblige les routards à passer la plupart de leur temps dans des zones régionales tout en travaillant à des tâches spécifiques telles que l’emballage, la cueillette de fruits, etc. a été qualifiée de règle « esclavagiste » par le sénateur Raff Ciccone, président de la commission.
En vertu de cette règle, les routards doivent effectuer 88 jours de travail saisonnier en Australie sur une période de 12 mois pour pouvoir prétendre à un visa de deuxième année, tandis que pour une troisième année, les détenteurs de visa doivent effectuer six mois de travail saisonnier en Australie.
Tout en ajoutant que la priorité de ce programme devrait être de « faciliter les échanges culturels » plutôt que le travail, M. Ciccone a souligné que de telles mesures « esclavagistes » devraient être abolies dans tous les cas.
« Les personnes qui se sont adressées à notre commission nous ont dit qu’elles en avaient assez des rapports qui se succèdent, des solutions de fortune et de l’absence d’amélioration systémique », a déclaré M. Ciccone. a souligné M. Ciccone.
Outre les preuves de l’exploitation des travailleurs, il a indiqué que la commission avait entendu les récits d’agriculteurs qui avaient du mal à trouver des travailleurs pendant les saisons de récolte.
« Il y a une histoire qui se retrouve dans presque toutes ces histoires, et c’est l’histoire d’un système défaillant qui n’arrive pas à répondre aux besoins de ceux qui en ont besoin.
Selon un précédent rapport publié par Unions New South Wales (NSW) et le Migrant Workers Centre, 78 % des travailleurs de l’horticulture en Australie sont sous-payés.
Parmi les recommandations, il a également été proposé d’accorder de nouveaux pouvoirs au médiateur du travail équitable et d’imposer de nouvelles sanctions en cas de vol de salaire et d’autres violations.
« Les syndicats peuvent jouer un rôle constructif en proposant des actions qui s’attaquent véritablement au problème de l’exploitation et empêchent qu’il soit balayé sous le tapis. Encourager les travailleurs titulaires d’un visa temporaire à adhérer à un syndicat constituerait un niveau supplémentaire de protection et de soutien ». a souligné le président de la commission à cet égard.
Ciccone a appelé le gouvernement du pays à considérer sérieusement de telles mesures qui, selon lui, seraient le gage d’une prospérité future.
Le rapport recommande également la mise en place d’un nouvel organe directeur et de syndicats afin d’identifier et de résoudre les problèmes de pénurie de main-d’œuvre. En outre, les syndicats seraient autorisés à mener des audits sur les entreprises soupçonnées d’exploiter les travailleurs migrants temporaires.
Même si la règle du visa de 88 jours pour les routards est très populaire et vise à attirer des travailleurs saisonniers temporaires, il s’agit souvent d’une option risquée pour eux, car les routards peuvent être victimes de harcèlement, de viol ou être exposés à des situations similaires.
En Australie, si une personne travaille moins que la normale – 35 à 40 heures par semaine et 7 à 8 heures par jour – la journée n’est pas considérée comme une journée de travail complète.
« Pour qu’une journée complète soit comptabilisée, vous devez travailler 7 ou 8 heures selon le secteur d’activité. Si vous travaillez plus de 35 heures par semaine (contrat à taux horaire), vous pouvez compter les week-ends dans vos 88 jours. Il s’agira donc de 7 jours travaillés au lieu de 5. Si vous travaillez à temps plein, les 88 jours comprennent également vos jours de congé ». Guide du routard australien.
Toutefois, malgré ces irrégularités, le gouvernement du pays cherche à faire venir davantage d’internationaux pour travailler dans son pays, afin d’augmenter le personnel dans plusieurs domaines.
Récemment, le gouvernement australien a annoncé qu’il lancerait le nouveau visa de travailleur agricole, qui permettrait aux ressortissants de dix pays d’Asie du Sud-Est de travailler en Australie dans des domaines tels que la pêche, la transformation de la viande, la sylviculture, etc.