En 2024, le gouvernement fédéral du Canada a apporté des modifications significatives au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).
Ces modifications incluent les éléments suivants :
Modifications | Résumé | Date d’entrée en vigueur |
Réduction de la validité des AMI | La validité d’un AMI a été réduite à six mois (auparavant 12 mois). | 1er mai 2024 |
Les visiteurs ne peuvent plus demander des permis de travail depuis le Canada | Les étrangers avec un statut de résident temporaire visiteur ne peuvent plus demander de permis de travail soutenus par une offre d’emploi depuis le Canada. | 28 août 2024 |
Suspension du traitement des AMI pour bas salaires | Les AMI pour le flux de bas salaires ne seront plus traités dans les zones métropolitaines de recensement (ZMR) avec des taux de chômage de 6 % ou plus. | 26 septembre 2024 |
Réduction de la durée d’emploi pour le flux de bas salaires | La durée maximale d’emploi pour les travailleurs recrutés par le biais du flux de bas salaires a été réduite à un an (au lieu de deux ans). | 26 septembre 2024 |
Réduction des plafonds de main-d’œuvre pour le flux de bas salaires | Le gouvernement fédéral a réduit le pourcentage de travailleurs à bas salaires qu’une entreprise canadienne peut employer par le biais du PTET. | 26 septembre 2024 |
Les attestations ne sont plus acceptées | Les employeurs ne peuvent plus utiliser des attestations de certaines parties comme preuve de fourniture de biens ou de services. D’autres documents devront être fournis. | 28 octobre 2024 |
Cibles annuelles établies pour les permis de travail TFWP | Objectif de 82 000 nouveaux permis de travail TFWP nets pour 2025. | |
Augmentation des exigences salariales pour le flux de hauts salaires | Emploi et Développement social Canada (EDSC) a augmenté les exigences salariales minimales pour le flux de hauts salaires du PTET. | 8 novembre 2024 |
Validité des AMI réduite
Les employeurs canadiens désireux d’embaucher des travailleurs étrangers dans le cadre du PTET doivent soumettre une évaluation du marché du travail, connue sous le nom de Labour Market Impact Assessment (LMIA).
Durant la pandémie, le gouvernement canadien avait prolongé temporairement la validité de l’AMI à 12 mois pour faire face aux défis du marché du travail. Cependant, à partir du 1er mai 2024, cette validité est revenue à six mois, une annonce faite par le ministre de l’immigration, Marc Miller, et le ministre de l’Emploi, Randy Boissonnault. Les employeurs participant au programme pilote des employeurs reconnus sont exemptés de ce changement.
Interdiction pour les visiteurs de demander des permis de travail depuis le Canada
Le 28 août, IRCC a mis fin à la politique publique temporaire qui permettait à certains visiteurs de faire une demande de permis de travail depuis le Canada. Cette politique, qui avait été mise en place en août 2020 en réponse à la pandémie de COVID-19, devait initialement se terminer le 28 février 2025. Dorénavant, de nombreux visiteurs doivent quitter le Canada avant de pouvoir demander des permis de travail soutenus par une offre d’emploi, y compris les permis accordés dans le cadre du PTET.
Suspension du traitement des AMI pour bas salaires
Le 26 août, le gouvernement canadien a annoncé qu’il ne traiterait plus les AMI pour le flux de bas salaires dans les ZMR ayant un taux de chômage de 6 % ou plus. Cela est entré en vigueur le 26 septembre 2024. Des exceptions seront faites pour les emplois saisonniers et non saisonniers dans les secteurs de la sécurité alimentaire (agriculture primaire, transformation alimentaire, et transformation des produits de la mer), ainsi que dans la construction et les soins de santé.
Chaque trimestre, le gouvernement mettra à jour la liste des ZMR avec des taux de chômage supérieurs à 6 %. La prochaine mise à jour est prévue pour le 10 janvier 2025. De plus, le Québec a suspendu le traitement des demandes d’AMI pour des postes à bas salaires dans la région administrative de Montréal, et ce jusqu’au 3 mars 2025. Les demandes dont les offres d’emploi sont inférieures au salaire médian du Québec (27,47 $ CA) seront également suspendues pendant cette période, à l’exception des secteurs spécifiques tels que l’agriculture, la construction, la transformation alimentaire, l’éducation et les services de santé et sociaux.
Diminution de la durée d’emploi pour les travailleurs du flux de bas salaires
En août, il a aussi été annoncé que la durée maximale d’emploi pour les travailleurs embauchés par le biais du flux de bas salaires serait fixée à un an, contre deux ans auparavant. Cette modification est entrée en vigueur le 26 septembre 2024.
Révisions des plafonds de main-d’œuvre pour le flux de bas salaires
Depuis plusieurs années, le pourcentage de travailleurs à bas salaires qu’une entreprise canadienne peut employer dans le cadre du PTET a connu plusieurs ajustements. En 2022, le plafond avait temporairement été porté à 30 % pour certains secteurs. Cependant, à partir du 1er mai 2024, le plafond a été ramené à 20 %, avec une exception pour les secteurs de la construction et des soins de santé, où le pourcentage de travailleurs à bas salaires pouvant être employés est resté à 30 %.
Le 26 août, des réformes supplémentaires ont été annoncées, réduisant le plafond à 10 % pour l’ensemble des entreprises employant des travailleurs à bas salaires. Pour les secteurs de construction et de soins de santé, le plafond a également diminué à 20 %, à la même date.
Attestations ne plus acceptées
À compter du 28 octobre, les employeurs ne peuvent plus fournir d’attestations de la part des parties suivantes comme preuve de la fourniture de biens ou de services :
- un avocat ou tout autre membre en règle d’un barreau;
- un Comptable Professionnel Agréé (CPA);
- un responsable d’un établissement financier.
Augmentation des exigences salariales pour le flux de hauts salaires
Le 22 octobre 2024, Emploi et Développement social Canada (EDSC) a augmenté les exigences de salaire minimum pour le flux de hauts salaires du PTET. À partir du 8 novembre, les candidats doivent gagner au moins 20 % de plus que le salaire médian pour leur poste dans leur région, ou le salaire que perçoivent les employés actuels de l’employeur dans des conditions similaires (même poste, même niveau d’expérience, et au même endroit). Auparavant, il suffisait de gagner le salaire médian pour leur position, dans leur région, ou un salaire équivalent à celui des employés actuels (selon le plus élevé des deux).
Objectifs annuels établis pour les permis de travail du PTET
Pour la première fois, le Plan des niveaux d’immigration de cette année, annoncé le 24 octobre, a établi des objectifs pour les admissions de résidents temporaires. Le gouvernement a proposé la répartition suivante pour les admissions des résidents temporaires au Canada pour les trois prochaines années :
Catégorie de résident temporaire | 2025 | 2026 | 2027 |
Arrivées et plages globales | 673 650 (604 900 – 742 400) | 516 600 (435 250 – 597 950) | 543 600 (472 900 – 614 250) |
Programme des travailleurs étrangers temporaires | 82 000 | 82 000 | 82 000 |
Comme le montre le tableau ci-dessus, le nombre net de nouveaux permis de travail délivrés dans le cadre du PTET devrait rester à 82 000 pour les trois années suivantes. Ces objectifs sont conformes à la volonté du gouvernement de réduire le niveau des résidents temporaires en tant que proportion de la population totale du Canada, passant de 7 % à 5 % d’ici la fin de 2026.
Remarque : Alors que l’objectif de 2025 est ferme, les niveaux d’immigration fixés pour 2026 et 2027 sont des cibles notionnelles, IRCC révisant et confirmant l’objectif de l’année suivante au plus tard le 1er novembre de chaque année.
Examen des changements futurs proposés
En 2024, le Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration (CIMM) a tenu une série de réunions sur le PTET et a soumis un rapport recommandant des modifications au programme pour l’avenir.