État des demandes d’immigration au Canada : Une augmentation préoccupante du retard
Le nombre de demandes d’immigration en souffrance géré par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) continue d’augmenter de manière significative. Selon les dernières statistiques, publiées le 4 novembre, le backlog atteignait 1 097 000 demandes au 30 septembre 2024, marquant une hausse de 1,73 % par rapport au mois précédent.
Une augmentation constante des demandes en attente
Pour mieux comprendre cette augmentation, il est essentiel de regarder les chiffres des mois précédents. À la fin août, le nombre de demandes en souffrance s’élevait à 1 078 300, tandis qu’au 31 juillet, il avait franchi le seuil symbolique du million avec 1 002 400 demandes. Cela représente une progression inquiétante, qui souligne les défis auxquels fait face l’IRCC.
En parallèle, l’inventaire total des demandes s’élève actuellement à 2 450 600, avec 1 353 600 demandes en cours de traitement dans le respect des délais de service. Bien que ce chiffre ait enregistré une légère amélioration de 0,83 % par rapport à août, la problématique du backlog demeure persistante.
Comprendre le concept de backlog
IRCC définit une demande comme faisant partie du backlog si elle n’a pas été traitée dans les délais de service publiés. Ces délais varient selon le type de demande et les spécificités de chaque dossier. Par exemple, l’objectif d’IRCC pour la majorité des demandes liées à l’Entrée express est un traitement sous six mois après la réception d’un dossier complet.
Il est à noter qu’IRCC vise à traiter 80 % de ses demandes dans les délais de service établis, mais elle reconnait que le nombre de candidatures peut dépasser le nombre de places disponibles, ce qui augmente nécessairement les temps de traitement dans certaines catégories.
Analyse des demandes de résidence permanente
Au 24 septembre, l’inventaire total des demandes de résidence permanente comptait 816 000 dossiers. Sur ce total, 510 800 demandes (soit 63 %) étaient traitées dans les délais de service, tandis que 305 200 restantes étaient considérées comme backlog. Cela comprend les programmes d’Entrée express, les volets liés aux Programmes de candidats provinciaux (PCP) et le parrainage familial pour les conjoints, partenaires et enfants.
IRCC indique que 17 % des demandes d’Entrée express sont en retard, ce qui est inférieur à l’objectif de 20 %, mais supérieur à la prévision de backlog de 15 %. Pour les PCP alignés sur Entrée express, le taux est de 23 %, dépassant le seuil projeté de 20 %. En revanche, le taux pour le parrainage des conjoints et enfants (hors Québec) est de 15 %, correspondant aux prévisions.
Situation des demandes de résidence temporaire
À l’inverse, les demandes de résidence temporaire affichent une augmentation préoccupante de leur backlog, atteignant 72 % des 1 411 700 demandes soumises, avec seulement 658 000 dossiers traités selon les délais standards. Ce taux a crû de manière significative par rapport aux 64 % observés en juillet.
Les chiffres illustrent également que les permis d’études affichent un backlog de 36 %, tandis que pour les permis de travail, ce ratio s’établit à 47 %.
État des demandes de citoyenneté
Depuis novembre 2023, les demandes de citoyenneté constituent l’un des rares dossiers à montrer une stabilité notable en termes de backlog, se maintenant à 17 %, identique au chiffre d’août.
Stratégies mises en place pour réduire le backlog
Cette mise à jour des délais de traitement fait suite au Plan des niveaux d’immigration, présenté le 24 octobre, qui vise à réduire les cibles d’admission de résidents permanents pour les trois prochaines années. Ce plan est historique, car pour la première fois, il inclut également des objectifs pour l’admission de résidents temporaires, ce qui pourrait aider l’IRCC à diminuer le backlog en cours.
De plus, en octobre, la Cour fédérale du Canada a lancé un projet pilote pour les permis d’études, visant à simplifier le processus de demande de révision judiciaire en cas de refus de demandes de permis d’études. Ce processus qui prend habituellement de 14 à 18 mois peut désormais être réduit à moins de cinq mois pour ceux qui y participent.
Enfin, l’IRCC a mis en avant d’autres mesures, telles que la priorisation des demandes émanant de travailleurs dans des secteurs essentiels et l’extension de la validité des permis de travail postérieurs à l’obtention d’un diplôme de deux à trois ans pour les diplômés de maîtrise.