Selon un récent rapport de Statistique Canada, les secteurs de la santé et de l’assistance sociale affichent les taux de rétention les plus élevés des travailleurs étrangers temporaires (TET) devenus résidents permanents. Cette étude révèle des écarts considérables entre les différentes industries en ce qui concerne la rétention des TET après leur acquisition de la résidence permanente (RP).
Les secteurs avec les taux de rétention les plus élevés
Voici un tableau décrivant les pourcentages de TET qui ont continué à travailler dans le même secteur après l’obtention de leur RP, pour les années 2011 à 2015, dans les secteurs ayant les taux de rétention les plus élevés :
Secteur | Pourcentage d’employés restant dans le secteur un an après l’obtention de la RP | Pourcentage d’employés restant dans le secteur cinq ans après l’obtention de la RP |
Santé et assistance sociale | 81.4% | 64.9% |
Utilités | 80.3% | 58% |
Finance et assurance | 77.1% | 55.2% |
Administration publique | 72% | 51.2% |
Transports et entreposage | 70.4% | 49% |
Fabrication | 74% | 48.9% |
Construction | 70% | 47.3% |
Les secteurs avec les taux de rétention les plus bas
À l’inverse, certaines industries ont connu des taux de rétention nettement plus faibles, comme en témoigne le tableau ci-dessous :
Secteur | Pourcentage d’employés restant dans le secteur après un an suivant la RP | Pourcentage d’employés restant dans le secteur après cinq ans suivant la RP |
Direction des entreprises | 36.7% | 8.7% |
Immobilier, location et leasing | 46.2% | 19.4% |
Autres services | 45.5% | 20% |
Services administratifs et de soutien, gestion des déchets et services de remédiation | 54.3% | 21% |
Agriculture, sylviculture, pêche et chasse | 52.8% | 24.1% |
L’importance des taux de rétention
Les taux de rétention sont cruciaux car la RP est souvent attribuée en fonction de la profession, ce qui est lié à la satisfaction des besoins du marché du travail. La permanence des travailleurs dans des secteurs particuliers est essentielle pour atténuer les pénuries de main-d’œuvre spécifiques à certaines régions et industries.
De plus, maintenir les travailleurs dans une même industrie rend le processus plus efficient pour les entreprises et les employés, réduisant ainsi les ressources nécessaires pour la formation et le reclassement.
Les raisons qui poussent les travailleurs à changer de secteur
Plusieurs facteurs peuvent inciter les travailleurs à changer de secteur, notamment :
- La rémunération;
- Les conditions de travail;
- La stabilité de l’emploi;
- Les exigences spécifiques en termes de compétences.
Un faible taux de rétention peut également indiquer une insatisfaction et un désengagement de la part des employés.
Le taux de rétention global
Ce rapport a révélé que 68.4% des TET sont restés dans le même secteur un an après avoir obtenu leur RP. Ce chiffre a chuté à 43% pour ceux qui sont restés dans le même secteur après cinq ans.
L’impact du programme de permis de travail sur le taux de rétention
Les taux de rétention des travailleurs varient considérablement en fonction des programmes de permis de travail. Les participants à un programme pour travailleurs étrangers hautement qualifiés affichent les taux de rétention les plus élevés (53.4%), suivis des transferts intra-entreprises (51.4%). En revanche, les travailleurs du programme des aides familiaux vivent un déclin dramatique avec un taux de rétention de seulement 28.6% après cinq ans.
Méthodologie de l’étude
L’étude a analysé les données des TET qui ont occupé un emploi rémunéré avec un permis de travail et ont fait la transition vers la RP entre 2011 et 2015. Les raisons pour lesquelles certains individus ont quitté leur secteur d’origine incluent :
- Un changement vers un autre secteur;
- La création de leur propre entreprise;
- Le chômage;
- Les non-rapports dans les dossiers fiscaux.